Musique – Archéologie – Création

 

Web-série en 6 épisodes – À partir du 29 janvier 2023 sur la chaîne YouTube de l’Ensemble Calliopée
Représentation live musique et vidéo – Création le 10 mai 2023 au Théâtre Montansier de Versailles

 

MUSICoMAN est une création musicale audiovisuelle inspirée des collections du Musée d’Archéologie Nationale en tant que lieu protecteur de l’histoire, écrin des origines, du patrimoine de l’humanité, à travers une mise en valeur par la musique d’objets emblématiques et symboliques de ses collections et de ses espaces.

Cinq artistes contemporains, Graciane Finzi, Benoît Menut, Philippe Hersant, Kryštof Mařatka et Philippe Schœller, portent un regard sur l’archéologie à travers des créations autour de l’alto, commandes de l’Ensemble Calliopée. Ils créent – chacun à leur manière – une œuvre musicale, en écho à ces objets des premiers êtres de l’humanité, tissant ainsi un lien entre ce monde des hommes et femmes d’il y a 10 000 à 40 000 ans et nous.

L’altiste Karine Lethiec et 4 musiciens de l’Ensemble Calliopée les restituent au sein même du musée.

3foisC, l’équipe de réalisation audiovisuelle, capte ces moments magiques et ces lieux habités d’Histoire. Grâce à la trace de cette rencontre inédite entre Musique et Archéologie, une création audiovisuelle est conçue, incluant également un contenu scientifique et devient un support de médiation de ce projet, diffusé sous divers formats numériques, web-série en six épisodes (un objet archéologique – une création musicale), film documentaire, teasers, création vidéo accompagnant le live.

Ce nouvel outil numérique devient un ambassadeur des collections et de leur l’histoire autant que des créations musicales. Il permet de créer également une diffusion et des actions culturelles innovantes autour de Musique-Archéologie-Création mêlant vidéo et live et de tisser des liens vers des nouveaux publics. Les représentations live sont conçues dans un format adapté, à géométrie variable, avec support de vidéo qui plonge le public dans l’univers visuel du MAN, en regard de l’expérience d’écoute.

Ce projet souhaite ainsi participer à l’incitation à la découverte de la création artistique et du patrimoine, à la fréquentation des lieux de création et de diffusion artistiques autant que des musées d’histoire, à travers la mise en relation avec les différents champs du savoir et ainsi contribuer à réduire les inégalités en matière d’accès à l’art et à la culture.

Le programme peut faire l’objet d’actions culturelles :

Formation à géométrie variable entre 2 et 5 musiciens

Possibilité de souplesse dans les durées et d’associer au programme des œuvres de répertoire classique en lien avec l’archéologie et l’Antiquité (Bach, Gluck, Debussy, Ravel…).

Le programme est accompagné de diffusion vidéo. L’Ensemble Calliopée peut apporter si besoin écran et vidéoprojecteur.

Possibilité de faire le programme sans vidéo avec seulement des présentations orales et documents fournis à présenter au public.

Possibilité d’organiser des masterclass autour de l’alto et la création, des rencontres échanges en présence des compositeurs, des présentations pédagogiques musicales et archéologiques.

Télécharger le dossier de présentation

 

Avec Karine Lethiec, alto, direction artistique et conception du projet

Delphine Benhamou, harpe ; Anne-Cécile Cuniot, flûte ; Carjez Gerretsen, clarinette ; Kryštof Mařatka, flûtes d’Isturitz

Christophe Cornubert – Agence 3foisC, réalisation

 

PROGRAMMATION

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En savoir plus sur la Dame de Brassempouy
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En savoir plus sur le MAN
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Dimanche 12 mars 2023 : 4e épisode
En savoir plus sur la Dalle de Saint-Bélec
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Dimanche  26 mars 2023 : 5e épisode
En savoir plus sur les flûtes d’Isturitz
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Dimanche  9 avril 2023 : 6e épisode
En savoir plus sur l’âge du Bronze
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Dimanche 23 avril 2023 : le film documentaire
Comment la création d’aujourd’hui peut s’inspirer de l’archéologie et tisser ainsi un lien entre nous et nos ancêtres ? Découvrez des interviews des compositeurs, de Karine Lethiec et de Rose-Marie Mousseaux.
Une plongée au cœur du monde sonore et visuel de ces 6 créations.

Mercredi 10 mai 2023 à 20h30 – Théâtre Montansier de Versailles : concert de création
1777… naissance d’un théâtre et naissance d’un alto… une histoire racontée par l’altiste Karine Lethiec avec son instrument qui nous mène, en musique, de l’inauguration par Marie-Antoinette du Montansier au château de Saint-Germain-en-Laye qui accueille le MAN, Musée d’Archéologie Nationale, écrin des origines et des premières émotions.
Réservations

 

MUSICoMAN – Un voyage dans le temps…

La clef de voûte de notre histoire est une dame, première représentation d’un visage humain, datant d’environ -30 000 ans avant notre ère, la Dame de Brassempouy, mystérieuse, émouvante… La figuration de ce visage est tout à fait exceptionnelle : cou allongé, tête ovoïde, front, sourcils, nez aplati, menton saillant, yeux en amande, étrange coiffure en stries géométriques et pas de bouche. Cette tête ne semble pas être un portrait individualisé, mais plutôt une image symbolique de la femme.

Le compositeur Philippe Hersant a eu le coup de foudre… Il la célèbre avec sa musique et lui offre une bouche pour « chanter » et nous raconter son histoire, avec le monde des sons qui devaient l’accompagner. Texture, matière, couleurs, nuances, velouté … L’art de Philippe Hersant nous enveloppe et nous porte vers une alchimie de « l’au-delà ».

La salle Piette : cette Venus emblématique, en ivoire, d’à peine 4 cm de hauteur a été découverte par Édouard Piette en 1894 à l’entrée de la grotte de Brassempouy dans les Landes, dans le cadre de fouilles de différentes grottes entre 1871 et 1897. Et toutes ces merveilleuses découvertes sont réunies au sein d’une collection unique, protégée par le MAN, dans une salle qui lui est réservée. Cette Salle Piette nous transporte il y a plus d’un siècle, au moment où naissent les sciences préhistoriques et, bien sûr, il y a plusieurs dizaines de millénaires. MUSICoMAN offre, grâce au support de la création audiovisuelle une occasion unique d’entrer au cœur de ce lieu unique et de le faire découvrir au plus grand nombre.

Au sein de la Salle Piette se trouve un autre trésor : Les trois âges de la vie. 15 000 ans avant notre ère, l’homme représente sur un os de cheval et par des têtes de chevaux, la jeunesse, la maturité et la mort. Sur ce propulseur utilisé pour la chasse, donc la survie, est sculpté un déroulé de vie, une image du temps qui passe, au niveau de l’individu ou à l’échelle de la Nature, du rythme des saisons dont dépend la vie des hommes. Représentation fascinante et troublante qui pourrait avoir une dimension symbolique et rituelle.

C’est la compositrice Graciane Finzi qui va faire résonner ces interrogations existentielles à travers sa musique, elle qui depuis toujours est inspirée par la notion du Temps. Mémoire oubliée, Moments interrompus, Et si tout recommençait… Comme dit Le Monde qui offrait un portrait en 2022, « la musique de Graciane Finzi procède à la fois de l’éphémère et de l’éternel » ; humaine, riche d’antagonismes et d’émotions. A noter que sa dernière œuvre pour grand orchestre créée à la Philharmonie de Paris, L’Existence du possible, est inspirée par les origines du monde.

Après la salle Piette, notre parcours nous conduit au sein des collections paléolithiques. L’âge de la pierre ancienne, galets, silex, tout un monde sonore riche qui devait accompagner le quotidien de l’homme. La découverte de plusieurs types d’instruments, façonnés à partir de matières dures animales permet d’aborder la question de l’existence de la musique à cette époque (entre -40 000 et -10 000 ans environ). Dans des grottes, qui sont de véritables caisses de résonance, des musicologues ont d’ailleurs mis en évidence une relation entre les endroits les plus sonores et la localisation des gravures et des peintures. La flûte d’Isturitz présentée au MAN a été retrouvée dans la grotte du même nom au Pays basque. Des répliques ont été fabriquées dont deux mises à disposition de l’Ensemble Calliopée et une faisant partie de la collection des trans-instruments archaïques de Kryštof Mařatka, compositeur tchèque vivant entre Paris et Prague qui développe un travail de créateur autour de l’Art pariétal et dont les compositions repoussent les limites de l’imaginaire en faisant sonner les instruments de l’orchestre dans une inspiration paléolithique. Il a réussi à jouer la flûte d’Isturitz après plusieurs mois d’expérimentations et l’utilise dans ses créations, nous ouvrant ainsi une porte vers l’imaginaire des premières musiques conçues par l’Homme.

Notre voyage se poursuit dans les collections de l’âge du Bronze. Alliage de cuivre et d’étain, un tintinnabulum y trône ; classé dans la catégorie des instruments de musique. Composé d’un grand disque en tôle, il est muni d’une barre de suspension à laquelle sont suspendus deux petits disques similaires, mobiles, qui viennent s’entrechoquer lorsqu’on les bouge. Tintamarre, cliquetis, grelots, parures, le métal fait sa musique… le compositeur Philippe Schœller va s’emparer de cet imaginaire sonore, il nous raconte son histoire musicale : L’alto solo lance l’aventure : cordes filetées en métal et crin de cheval faisant souffle mélodique sous la grâce du geste d’alliance et son organicité non numéraire. Alors rejoint par les cordes cuivrées de la harpe, griffées, résonantes, ouverture des harmonies pyromanes. Rayonnement du métal sous haute tension des cordes de la lyre. Puis l’argent de la flûte extend le souffle des cordes : air fluctuant dans le métal. Enfin, l’ébène de la clarinette se joint à la danse, exprimant, volubile, ce qui mélodique faisait corps initial du jeu subtil de l’alto.

En conclusion, notre chemin nous mène jusqu’à la chapelle palatine du château de Saint-Germain-en-Laye, au cœur du MAN, édifiée au XIIIe siècle par Louis IX, dit Saint Louis. Chef-d’œuvre du gothique rayonnant, cet édifice remarquable, premier du genre, servira de modèle architectural aux saintes-chapelles dont celle de Paris. Répondant à un idéal spirituel, afin d’exprimer l’élan vers Dieu, elle laisse entrer au maximum la lumière du jour, évocation de la lumière divine. 

Cet écrin va accueillir l’œuvre Altotemmusique archaïque nocturne de Kryštof Mařatka, hommage au MAN pour alto avec accompagnement de harpe. Le MAN, ce totem protecteur, symbole d’une force sacrée, celui qui « protège » notre histoire à travers sa somptueuse collection d’environ 29 000 objets qui témoignent de la vie des hommes sur plus d’un million d’années. Les objets se réveillent, résonance des trésors exposés, le Patrimoine chante…

Ar men de Benoît Menut est inspirée de la dalle de Saint-Bélec, récemment réétudiée par une équipe de chercheurs dans les réserves du musée d’Archéologie nationale situé au sein du Château de Saint-Germain-en-Laye. Cette nouvelle étude avance l’idée que ses motifs gravés de forme circulaire et quadrangulaire, ses lignes et ses cupules ainsi que les modelés modifiés de sa surface représenteraient un tracé cartographique et une topographie des reliefs environnants. Benoît Menut, finistérien, a une appétence particulière pour ces paysages et cette géographie qu’il connaît bien et a écrit une œuvre musicale qui suit des « stations » de cette supposée carte et chacun des cinq mouvements représentent un endroit, un lieu :  Krugell (le tumulus), Hent (la route), Menez-Du (les montagnes noires), Landudal (Landudal et son massif), et Oded (l’Odet, la rivière vers la mer). Il s’agit d’une sorte de chemin en plusieurs étapes, d’inspiration sensorielle et organique, partant du sommet pour aller vers l’élément liquide. La carte géographique retrouvée se transforme alors en voyage musical, à travers le temps.

 

En partenariat avec le musée d’Archéologie nationale – Domaine national de Saint-Germain-en-Laye, le Théâtre Montansier de Versailles, l’Onda, Office National de Diffusion Artistique dans le cadre du dispositif Écran vivant, la Sacem, la Maison de la Musique Contemporaine et les Éditions musicales Artchipel

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