[Nuit des Musées 2024] L’Ensemble Calliopée au Musée de l’Homme
LA NUIT DES MUSÉES
RITUEL(S)
le samedi 18 mai 2024 de 19h30 à minuit
Entrée libre
Soirée musicale nocturne inédite, carte blanche au collectif de l’Ensemble Calliopée, direction artistique Karine Lethiec, dans tous les espaces du musée avec 70 artistes, musiciens.iennes (chants, clarinette, cor, ensemble à cordes, ensemble de percussions, lithophones, santour, trans-instruments archaïques dont un carnyx celtique) et compositeurs.trices qui créent spécifiquement pour l’occasion des oeuvres musicales en hommage au musée et son récit de l’évolution de l’humanité.
La pulsion de création qui anime l’être humain depuis ses origines est au coeur de ce voyage autour du monde qui fera résonner l’ensemble des espaces du musée, véritable expérience vibratoire depuis le métro Trocadéro jusqu’à l’Atrium transformé en « grotte rituelle incantatoire », l’Auditorium, l’exposition temporaire Préhistomania pour ses derniers jours de présentation et la Galerie de l’Homme en concerts déambulatoires.
Répertoire classique et contemporain, chants lyriques et musiques du Monde
Créations mondiales inédites autour de l’alto et des percussions – hommage aux collections du Musée de l’Homme – commandes de Karine Lethiec-Ensemble Calliopée :
David Achenberg (Belgique), Perpendiculaire à la nuit pour alto et percussions
Olivier Calmel (France), Shaman-Rituels pour alto et percussion
Kryštof Mařatka (Tchéquie), Gaulia pour alto, lithophones et carnyx celtique
Michel Petrossian (France-Arménie), Venus de Lespugue pour alto solo
Raphaël Saint-Remy (France), Par les gouffres pour alto solo
Daniel Teruggi (Argentine), Traces imaginaires pour alto, percussions et dispositif électroacoustique
Et des créations autour des lithophones :
Tony Di Napoli (Sicile), Chant pour un Đàn Đá
Kryštof Mařatka (Tchéquie), Paleorythmes-louange aux langues tambourinées pour ensemble de lithophones – Hommage au mur des langues du Musée de l’Homme
Et des oeuvres de Betsy Jolas (US- France), Farnaz Modarresifar (Iran), Justina Repečkaite (Lituanie), Xu Yi (Chine), Jiyoun Choi (Corée), Rodrigo Cicchelli Velloso (Brésil)…
ainsi que Bach, Vivaldi, Haydn, Mozart, Rossini, Debussy, Lili Boulanger…
Equipe artistique
Karine Lethiec, alto et direction artistique
Thierry Miroglio, percussions
Kryštof Mařatka, transinstruments archaïques
Tony Di Napoli, lithophones
Farnaz Modarresifar, santour
Coline Infante, chant
Carjez Gerretsen, clarinette
David Christoffel, poète conteur
Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme « La Classe, l’oeuvre ! » du Ministère de la culture et l’Ensemble Calliopée associe à cette soirée festive des élèves et étudiants des conservatoires de la Ville de Paris pour que Création rime avec Transmission.
Classes d’écriture d’Olivier Calmel (CMA14), d’écriture d’Isabelle Durand, de culture et improvisation de Raphaël Saint Remy (CMA8), de percussions de Thierry Miroglio (CMA14) et d’improvisation cordes jazz de Johan Renard (CMA5)
Cette soirée s’inscrit dans le cadre de la Résidence de l’Ensemble Calliopée au Musée de l’Homme en 2023-2024, dédiée aux origines préhistoriques de la créativité humaine et son influence sur l’art contemporain. En résonance avec l’exposition Préhistomania et les thématiques de la Galerie de l’Homme, l’équipe de l’Ensemble Calliopée, musiciens, compositrices et compositeurs tisse des passerelles entre passé, présent et avenir dédiée aux origines préhistoriques de la créativité humaine et son influence sur l’art contemporain.
En résonance avec l’exposition Préhistomania et les thématiques de la Galerie de l’Homme, l’équipe de l’Ensemble Calliopée, musiciens, compositrices et compositeurs tisse des passerelles entre passé, présent et avenir.
Ce projet est soutenu par la DRAC Ile de France, la Ville de Paris, la SACEM, la MMC, l’Académie des Beaux-Arts, la Fondation Mica et Francis Salabert, la SPEDIDAM et les Editions musicales Artchipel et Billaudot.
PROGRAMME MUSICAL
ARGENTINE
Daniel Teruggi (1952), Traces imaginaires, percussions et dispositif électroacoustique
Dans la perspective des peintures murales préhistoriques, ce qui me fascine c’est d’imaginer les sons produits par les mains ayant conçu ces gravures et ces peintures. Nous gardons les traces peintes sur les parois mais où sont les vestiges des sons ? Travaillaient ils/elles en silence ? En chantant ? En se rythmant ? Tant d’inconnues que l’imaginaire seul peut essayer de reconstruire.
Les gestes peints, suggèrent-ils des sons ? Une autre grande inconnue… A regarder certaines peintures on peut imaginer que les formes représentent les sons ; et aussi que la scène porte en elle un imaginaire sonore à travers ce qu’elle décrit.
La musique donc cherche ce souvenir perdu, ces traces d’un monde sonore disparu. Il ne s’agit pas d’essayer de reproduire, mais simplement de construire un monde sonore qui élargit l’espace dans lequel ces œuvres ont été peintes et suggère le contact entre l’homme et la pierre.
L’alto, tel un pinceau, et la percussion, tel un burin, sont accompagnés par de sons inventés, inconnus, qui peuvent nous rappeler subtilement l’action de la main sur la matière ou de la pensée sur la scène peinte. Cela ne reconstruira jamais la scène sonore initiale, mais ces sons nous permettront de voyager librement dans l’imaginaire de la musique.
FRANCE
Olivier Calmel, Shaman-Rituels pour alto et percussions
I – Invocation – Spirito
II – Tribalisation – Vivace et rythmé
III – Incantation – Vivace et rythmé
IV – Elévation – Vivace et rythmé, Modéré et quasi rubato
Œuvre pour alto et percussions librement inspirée d’un chant de rituel chamanique amérindien.
Dans les profondeurs des forêts où les murmures des vents se mêlent aux secrets des étoiles résonne un chant ancestral, porteur de la sagesse des anciens et de la force de la nature. Inspirée par la transcendance d’un rituel chamanique amérindien, Shaman est une œuvre en quatre mouvements pour alto et percussions qui magnifie l’essence mystique et envoûtante d’une tradition millénaire.
Le premier mouvement, intitulé Invocation, commence par un motif d’alto solennel, évoquant les voix des chamans appelant les esprits de la terre et du ciel. Le vibraphone avec archet propose une enveloppe harmonique immatérielle. Tribalisation déploie une énergie rythmique avec des rythmes évoquant les battements du cœur de la Terre-Mère. Les instruments à peaux et les métaux engendrent une véritable célébration de l’énergie vitale.
Dans le mouvement Incantation, l’alto déploie des modes de jeu (percussion, jeu vertical, slap, pizz, jetés, con legno…) et des mélodies tourbillonnantes qui, jointes aux percussions et au voix, symbolisent la danse des esprits dans les feux de la nuit. Ce chant récité par un chamane yachak chez les peuples Quechua d’Amazonie péruvienne pose l’énigme : « Est-ce l’esprit qui rôde ? » (supaychu). Les percussions intensifient le rythme, évoquant le battement des tambours sacrés et des pas frappant la terre dans un rituel extatique. L’œuvre culmine dans un crescendo hypnotique, libératoire et très énergique. Le final Elévation créé une atmosphère de mystère et de révérence, reprenant les thématiques de l’invocation en les sublimant par un système d’étirement rythmique, avant de disparaître doucement dans un silence bienfaiteur.
Shaman offre une expérience musicale immersive, invitant l’auditeur à plonger au cœur d’un univers mystique où le passé et le présent se rejoignent dans une communion spirituelle. À travers l’alliance envoûtante de l’alto et des percussions, cette œuvre célèbre la richesse et la diversité des traditions chamaniques amérindiennes, tout en les transposant dans un langage musical contemporain, vibrant d’émotion et de transcendance.
BELGIQUE
David Achenberg, Perpendiculaire à la nuit pour alto et percussions
Comme s’il s’agissait de vestiges d’une très ancienne civilisation … de ruines d’un monde jadis flamboyant.
FRANCE-ARMENIE
Michel Petrossian, Venus de Lespugue pour alto
« Vénus de Lespugue » s’inspire d’une statuette éponyme de 15 centimètres en os de mammouth, trouvée en 1922 dans une grotte en Haute-Garonne et âgée de 29.000 ans. C’est l’un des objets les plus fascinants de la Préhistoire, emblème du Musée de l’Homme où elle est exposée.
A l’évidence de sa beauté se superpose l’ambiguïté de sa figure multiple, la pluralité des angles de vue offrant plusieurs interprétations : une seule femme ou deux, l’une accouchant de l’autre, ou encore figurine féminine et attribut phallique, pour évoquer la complétude de la fertilité. Quelle qu’en soit la lecture, il semblerait qu’une fonction rituelle lui soit associée, qui célèbre la vie dans son recommencement et dans sa continuité.
J’ai voulu être aussi près de l’objet de mon inspiration que possible – afin de m’envoler aussi loin qu’elle nous porte.
J’ai oscillé entre la quête métaphysique et l’émerveillement esthétique, la transposition en musique des proportions de la sculpture et le naturalisme très direct.
Ainsi, l’œuvre commence par un mouvement qui rappelle l’histoire de sa découverte.
Les frottements bruités de l’archet en diagonale évoquent les frottements au sol lors des fouilles, et le son percussif produit en même temps par la main gauche rappelle les coups de pioche qui découvrent cette Vénus tout en la défigurant (au nombre de neuf, ils font référence aux neuf morceaux disloqués de la statuette lors de la découverte).
Pour tenter un déchiffrement poétique, je me suis approprié l’idiome de l’alto, voulant faire une œuvre-monde qui décline l’instrument sous tous ses avatars, mais guidé par ce qui m’apparaît comme son essence même – le chant intérieur.
Ce chant se compose de sons purs ou de bruits complexes, de fragments de mélodie ou de rythmes stridents. Obnubilé par la figure du cercle qui commande toutes les proportions structurantes de l’objet, j’utilise les cordes de l’instrument ou bien le bois – notamment dans des bariolages qui incorporent non seulement les cordes, mais aussi les éclisses, comme pour évoquer les attributs féminins hypertrophiés de cette Vénus qui sont en partie manquantes.
Un jeu des sons harmoniques détimbrés est un écho possible à des flûtes primitives que l’on faisait résonner à son époque – ils nous sortent de cet artifice limitatif qu’est le tempérament égal.
Un chant archaïque qui est en même temps une danse structure la deuxième partie de l’œuvre et demande à l’altiste une agilité particulière, par l’effet accumulatif de la multiplication des voix- hommage à la pluralité des lectures, avant que les éléments déjà entendus ne reviennent, sous forme plus concentrée et elliptique.
Ma « Vénus de Lespugue » est avant tout un hommage à l’extraordinaire longévité de l’objet et la permanence de sa beauté à travers les siècles. Permutant les fonctions du temps et de l’espace, j’ai voulu verticaliser cette durée vertigineuse et répondre en écho au silence des millénaires, car si Vénus de Lespugue a été contemporaine de tous les événements de l’histoire que nous connaissons, elle a vécu au double les périodes dont nous ignorons tout.
SICILE
Tony Di Napoli, Chant pour un Đàn Đá / installation sonore
Cette composition rend un hommage au célèbre lithophone préhistorique de Ndut Lieng Krak découvert en 1949 par Georges Condominas sur les hauts plateaux du viet-Nam central.
Pour cette création, quatre pierres calcaires de Tony Di Napoli sont accordées aux fréquences de quatre lames les plus graves du lithophone préhistorique.
Par l’intermédiaire d’un dispositif électronique, la voie parlée, chantée, chuchotée entre dans la matière qui ensuite la restitue suivant ses propres modes de vibration.
Chant pour un Đàn Đá est une oeuvre invitant nos oreilles à l’écoute de ce qui pourrait être une langue de pierre.
CHINE
Xu Yi, Rotations pour alto et percussions (2018)
L’inspiration de cette pièce provient de La rotation à deux personnes (Er-ren-zhuan), un genre de danse folklorique locale et de chant du nord-est de la Chine. Il se compose généralement de deux personnes, un garçon et une fille. Ils chantent aussi bien que dansent. Il est très populaire en raison de son dialogue humoristique et des croquis, qui ont éclipsé les vieilles danses et chansons.
USA-FRANCE
Betsy Jolas, Etudes aperçues pour vibraphone et cloches (1992)
TCHÉQUIE
Kryštof Mařatka, Paleorythmes
Louange aux langues tambourinées pour ensemble de lithophones
Hommage au mur des langues du musée de l’homme
Paléorythmes est une œuvre à multiples visages en ce qui concerne son instrumentarium et sa mise-en-œuvre souple et adaptable. L’œuvre peut être jouée en utilisant différents groupes d’objets sonores de choix libre de la même famille de matériaux: objets en bois, en métal, en pierre, etc… La pièce est constituée par trois parties de rythmes distinctes jouées simultanément, qui peuvent être partiellement improvisés et dont la difficulté est variée. Ainsi cette organisation propose diverses possibilités d’exécution partagée, par exemple entre les professionnels et non-professionnels ou professeurs et élèves, ou tout simplement de musiciens de niveaux très variés et complémentaires.
Dans ce sens, l’esprit des Paléorythmes porte un message fédérateur et s’appuie sur l’aspect fondamental de la communication entre les humains depuis toujours : le langage. Concrètement un langage existant dans toutes les cultures et époques variées, archaïques ou plus récentes, appelé: langues tambourinées. Il s’agit de communiquer grâce aux sons rythmés, jouées sur des tambours ou des pièces en bois ou encore d’autres objets sonores. Les rythmes joués sont codifiés et leurs sens est connu des populations qui les pratiquent afin de porter des informations précises à longue distance.
Les langues tambourinées s’inscrivent dans la lignée des phénomènes musicaux, jouant un rôle de langue, comme par exemple les sons des trompes pastorales ou le sifflement silbo de Gomera.
Ainsi dans l’œuvre Paléorythmes le son devient la parole et la parole se transforme en musique.
L’œuvre est écrit en hommage aux Mur des langues du Musée de l’Homme de Paris.
Kryštof Mařatka, Gaulia* pour lithophones, alto et carnyx celtique
L’œuvre Gaulia rapproche trois temps différents : trois époques et trois civilisations à la fois éloignées, mais réunies par la nécessité de créer et de pratiquer la musique. Les lithophones pour la préhistoire, le carnyx gallo-romain celtique pour l’époque antique et l’alto classique pour notre ère moderne.
Ainsi la pièce fait dialoguer les origines de la musique avec la création contemporaine, une démarche que je développe depuis longtemps à travers ma collection de trans-instruments archaïques que j’utilise dans des compositions et que j’appelle origINnovation.
La musique de Gaulia évoque l’atmosphère d’un conte ou d’une ancienne histoire oubliée, comme s’il s’agissait d’une épopée composée de plusieurs chapitres enchaînés et dont le récit nous entraîne dans un univers ancestral révélé grâce au rituel contrasté du moment musical présent.
Le carnyx que j’utilise, issu de ma collection, est une réplique du carnyx de Tintignac à tête de serpent. Cet instrument provient du site archéologique gallo-romain de Tintignac en Corrèze qui contient un exceptionnel dépôt dont de magnifiques trompes de guerre, les carnyx, découverts lors de fouilles en 2004.
On retrouve les carnyx cités par Diodore (Liv. V, La Gaule) :
« Ils ont des trompettes d’une nature particulière et bien faites pour des barbares : ils soufflent dans ces trompettes et en font sortir un son rude qui convient bien au tumulte de la guerre ».
Un carnyx mesure environ 2 mètres de hauteur, pour 2 kilos. Les joueurs de carnyx devaient être en dehors du combat, à cause de la fragilité de leur instrument. Selon les archéologues, ils devaient donner des ordres d’attaque, de repli aux troupes, tout en instillant la peur à l’ennemi…Ainsi les carnyx ont une extrémité avec une gueule d’animal béante, celui de Tintignac représente un serpent.
CORÉE
Jiyoun Choi, Métaphore VI – Dans la nuit pluvieuse (2023)
pour percussion et éléctronique
En particulier, cette sixième métaphore est une histoire d’une imagination dans la nuit pluvieuse et composée en pensant au récit de les parents qui n’hésitent pas à utiliser des expressions faciales et des gestes exagérés à chaque instant pour susciter l’intérêt des enfants.
C’est la sixième pièce d’une série de “Métaphore” pour ensemble de percussion qui a été commencée par « Métaphore I (2001) pour percussion et orgue». Comme le sens du titre « Métaphore », le développement de l’œuvre est structuré comme une histoire. Tout comme un narrateur dans une ancienne salle de cinéma raconte l’histoire en jouant seul le rôle de divers personnages et des effets sonores, ici, le percussion joue le rôle du narrateur.
En particulier, cette sixième métaphore est une histoire d’une imagination dans la nuis pluvieuse et composée en pensant au récit de les parents qui n’hésitent pas à utiliser des expressions faciales et des gestes exagérés à chaque instant pour susciter l’intérêt des enfants.
« Métaphores VI » est dédiée à Thierry Miroglio
BRESIL
Rodrigo Cicchelli Velloso, Orichalque pour percussion (2021)
Le titre de la pièce fait allusion à un métal mythologique, qui apparaît dans plusieurs textes de l’Antiquité à nos jours, souvent associé à la légendaire Atlantide. Qu’il s’agisse d’un élément unique ou d’un alliage métallique reste une question de spéculation. Pour Platon, ce métal mystérieux brillerait comme une explosion de feu. La pièce, pour vibraphone solo, instrument constitué de barres de métal, a été composée en 2021 et est dédiée à Thierry Miroglio. C’est la première pièce d’un cycle centré sur la percussion avec le sous-titre général « pour une poétique de l’intensité ».
Rodrigo Cicchelli est né à Rio de Janeiro en 1966. Il est professeur titulaire au département de composition de l’Escola de Música de l’Universidade Federal do Rio de Janeiro, où il travaille depuis 1998. Il est diplômé de l’Instituto Villa-Lobos de l’UNIRIO en Composition Musicale (1990) et Flûte Traversière (2014). Il s’est spécialisé dans l’Europe dans les années 1990, ayant obtenu un doctorat en Composition Musicale à l’University of East Anglia (Angleterre – 1991-1996) avec une bourse CAPES, et ayant suivi le Cursus de composition et d’informatique musicale à l’IRCAM (France – 1995- 1997) avec une bourse du gouvernement français. Ses intérêts de recherche portent sur la musique électroacoustique brésilienne et la musique contemporaine en général. Il a produit et présenté par Rádio MEC FM les émissions de radio hebdomadaires Eletroacústicas (2010-2019) et Contemporâneas (2020), spécialisées dans la musique de notre temps. Il a reçu plusieurs prix et distinctions nationaux et internationaux pour son travail de composition : 1er prix du concours pour le centenaire de Heitor Villa-Lobos (UFRJ, 1987), prix et mentions honorables du Concours International Luigi Russolo (Italie, 1993-94 -95), 1er Prix de la Tribune internationale de la musique électroacoustique de l’UNESCO (Finlande, 1994), Programa de Bolsas RioArte (1999), Prêmios ALV/UFRJ (1999-2001), Programa Petrobras Cultural (2006), Résidence au GMEM de Marseille (2008), commande Funarte (2012), Prêmio Funarte de Composição Clássica, commande Projeto SINOS 2020, entre autres.
LITUANIE
Justina Repeckaite, Pulsation Skin pour 4 percussions
Créée lors de Darmstadt Summer Course en Allemagne en 2021, Pulsating skin cherche une nouvelle manière à communiquer avec les musiciens, – via une partition sonore. Quatre caisses claires sont équipées de transducteurs – de petits haut-parleurs qui transmettent le son vers l’intérieur de l’instrument, sont attachés à leur membrane. Le son électronique est envoyé aux tambours qui agissent comme des corps résonants manipulés par le toucher humain. Ces harmonies sont inspirées par les modèles physiques, la résonance d’une membrane circulaire accordée à une fréquence de caisse claire. Les interprètes illuminent les sons qu’ils entendent (et ressentent !) sans partition à suivre, uniquement les instructions données par la compositrice. Les pulsations qui guident les musiciens sont créées à partir d’une superposition de fréquences légèrement différentes, car le son interfère alternativement de manière constructive et destructive, créant ainsi des pulsations (battements). Les caisses claires émettent des pulsations mécaniques caractéristiques de la ville combinées à des allusions à la nature toujours présente dans l’environnement urbain. “<…> l’impression globale et la sensation – invitante, constamment changeante, granuleuse et chatoyante – sont fraîches dans mon esprit. Il était généralement convenu que si un prix Kranichstein avait été décerné cette année, Repečkaitė aurait été une candidate sérieuse.“ Article Darmstädter Ferienkurse 2021, TEMPO (Cambridge University Press), musicologue Max Erwin.
“Pulsating Skin (2021) de Justina Repeckaite s’ouvre vers un monde post-instrumental où quatre percussionnistes interagissent avec un dispositif électro-acoustique composé de transducteurs et d’instruments résonnants.” Geneva Eklekto Percussion Group
IRAN
Farnaz Modaressifar, Gabbeh pour alto et santour (2019)
Gabbéh (signifie « brut », « naturel » en langue perse) est un type de tapis persan, fabriqué par les nomades, notamment par les Ghashghâies, et généralement par les femmes. Les motifs symboliques de Gabbéh, lui donnent un caractère particulier : la nature, les animaux, les arbres, les humains, la transhumance et le cycle éternel de la vie, sont figurés avec une simplicité remarquable, une beauté brute et une pureté. Gabbéh est un tableau vivant en forme de tapis, parce que traditionnellement ça a été fabriqué en résonance de la vie quotidienne : les motifs et les couleurs sont choisis à l’improviste, en rapport de sentiment de la personne qui les fabrique. Cette pièce est un prolongement de cet honnête mélange de la vie et de l’art, avec plusieurs passages en temps libre, pour que la musique puisse respirer « l’instant ».
FRANCE
Raphaël Saint-Remy, Par les gouffres (2024)
Parcourir les vastes salles d’une grotte, se perdre dans ses galeries étroites et tortues revient à se parcourir soi-même. Non seulement grâce aux traces, images, objets laissés par nos semblables d’il y a plusieurs millénaires, mais par l’effet de l’effacement soudain du monde extérieur, du silence profond, du suspens irréel du temps qui nous placent face à nous-mêmes et à l’histoire de notre espèce.
« J’écris pour me parcourir. Là est l’aventure d’être en vie », écrivait Henri Michaux. Auteur de « Connaissance par les gouffres », il savait le pouvoir magique de ces espaces-là. Et si les gouffres qu’il évoquait étaient ceux qu’ouvrent les drogues dans l’esprit humain, la formule demeure valable pour ce qui regarde l’univers bien concret des grottes. Ce que nous ressentons devant des peintures pariétales, ou devant des concrétions dont l’avancement se compte en siècles, ou simplement devant des formes crées par l’action douce et obstinée des eaux souterraines, nous éclaire sur nous-mêmes, sur l’histoire de nos chairs, de nos nerfs, de nos pensées. Ce sont ces sensations que j’ai cherché à évoquer musicalement dans les différents mouvements de la pièce, depuis le courant d’air froid qui, à l’entrée d’une cavité, surprend le visiteur, jusqu’au retour, parfois violent, à la surface (pour ne pas dire à la surface des choses), en passant par la succession d’ébahissements devant la bauge d’un ours, la forme spiralée d’une concrétion, la réverbération des sons, l’image peinte d’un animal ou d’une main.
INSTANTS MUSICAUX AU COEUR DE LA GALERIE DE L’HOMME
Avec la soprano Coline Infante Chants de pays du Monde et répertoire de chants d’opéra
Avec le clarinettiste Carjez Gerretsen et ses élèves De Mozart à Messiaen
Avec le compositeur Kryštof Mařatka et sa collection de trans-instruments archaïques
Avec la classe de cordes jazz et musiques improvisées de Johan Renard
Avec David Christoffel et ses Archéo-Poèmes
Projets des élèves des conservatoires (oeuvres de répertoire classique et créations contemporaines)
PROJET PEDAGOGIQUE RITUEL(S)
Sont conviés à participer à cette soirée festive des musiciens en herbe de conservatoires pour que Création rime avec Transmission.
Le projet est mené avec plusieurs classes des conservatoires de la Ville de Paris : classes d’orchestration d’Olivier Calmel (CMA12), d’écriture et FM de Isabelle Durand (CMA8), FM culture et d’improvisation de Raphaël Saint Remy (CMA8), de percussions de Thierry Miroglio (CMA14) , de jazz et musiques improvisées cordes de Johan Renard (CMA5). Et avec la classe de clarinette de Carjez Gerretsen et Christelle Pochet du conservatoire de Genevilliers.
Voir le détail du programme et des noms des étudiants dans le programme artistique disponible avant le programme musical.
La MMC – Maison de la Musique contemporaine est partenaire de l’Ensemble Calliopée sur cet évènement à travers son pôle médiation et de développement des publics, avec un groupe d’étudiants du master de médiation de la musique de Sorbonne-Université dans la conception d’un projet d’études de parcours de médiation musicale à destination des élèves de conservatoires participants.
Séances de médiation en conservatoires (MMC-Sorbonne)
Encadrées par Simon Bernard, chef du pôle médiation de la Maison de la Maison de la Musique Contemporaine et en présence de Karine Lethiec, directrice artistique de l’Ensemble Calliopée et du projet.
3 étudiants :
Merle-Anne Jorge
Celestin Garnier
Eva Bavant
Eloi Sabatier, élève thèse CIFRE, stagiaire MMC