Concert commenté pour quintette à vent

Un programme musical créé dans le cadre du centenaire de l’entrée des troupes américaines dans la Première Guerre mondiale qui évoque les brass bands américains et met en valeur l’engagement des compositeurs américains ainsi que les origines afro-américaines du jazz et son rayonnement en Europe.

À cette période, la musique est placée aux États-Unis sous le signe du ragtime et du jazz, illustrée par des figures emblématiques telles que Scott Joplin ou James Reese Europe, qui débarque en France en 1917 avec son régiment de soldats musiciens. Ces nouvelles sonorités sont héritées des traditions musicales des esclaves africains.

Mais le jazz va dépasser les frontières de la ségrégation raciale, si  bien que tous les compositeurs vont très vite l’adopter. On pense bien sûr à l’immense George Gershwin et son opéra Porgy and Bess, écrit uniquement pour chanteurs afro-américains, Frédérick Delius et son opéra Koanga qui évoque la vie d’esclaves dans une plantation du Mississippi ou encore Irving Berlin, ce juif russe immigré qui composera autant des standards de jazz, interprétés par Louis Armstrong ou Ella Fitzgerald, que l’hymne God Bless America.

Cette nouvelle musique aux rythmes syncopés va alors traverser l’Atlantique et tisser des liens entre le Vieux Continent et le Nouveau Monde qui s’écoutent et s’inspirent mutuellement à travers les expositions universelles mais aussi le débarquement de soldats musiciens afro-américains en Europe pendant la Première Guerre Mondiale. Ainsi, Claude Debussy intègre dans ses Children’s Corner des rythmes de cake-walk, une danse qui inspirera le ragtime, et fait référence à la culture africaine à travers la poupée noire Golliwogg. Samuel Barber, quelques décennies plus tard, inscrira sa Summer Music dans cet héritage de métissage entré dans la culture musicale classique. Darius Milhaud s’inspire, lui, de l’héritage sud-américain à travers la chanson brésilienne Le Bœuf sur le toit pour écrire sa cinéma-fantaisie pour un film de Charlie Chaplin.

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PROGRAMME

Scott Joplin, The Entertainer
Frederick Delius, La Calinda, extrait de l’opéra Koanga
James Reese Europe, The Castle Doggy Foxtrot
Irving Berlin, God Bless America
Amy Beach, Pastorale op. 151
Walter Damrosch, Peace Hymn of the Republic
George Gershwin, Un Américain à Paris, extraits
Claude Debussy, Children’s corner, extraits
Darius Milhaud, Le Bœuf sur le toit op. 58 extraits
Samuel Barber, Summer music op. 31


avec

Ensemble Calliopée
Karine Lethiec, direction artistique et présentations
Anne-Cécile Cuniot, flûte

et

Michaela Hrabankova, hautbois
Juncal Salada Codina, clarinette
Camille Jody, cor
Louise Lapierre, basson

Le concert est commenté par Karine Lethiec, directrice artistique de l’Ensemble Calliopée, conceptrice du programme (ou par Anne-Cécile Cuniot, flûtiste). Elle établit le lien entre musique et histoire grâce à une présentation à la fois documentée et accessible de chaque œuvre, replacée dans son contexte historique et social.


James Reese Europe, The Castle Doggy Foxtrot
Extrait de l’émission Chambre classique sur France Musique, enregistrée en public le 23 octobre 2017 au Studio 106 de la Maison de la Radio.


Une coproduction Musée de la Grande Guerre / Ensemble Calliopée
Programme créé le 21 avril 2017 au Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux